La Suisse reste en tête des centres offshore mondiaux, devant les Caraïbes et Panama

Banques en Suisse

Un article intéressant paru dans Le Point au sujet de la place de la Suisse dans les places off-shore et sur la défiance des fortune. L’Asie est certes en nette croissance mais la banque privée Helvétique a encore un bel avenir.

Au moment où une cinquantaine de pays signent à Berlin, sous la houlette du Forum fiscal mondial, un accord sur l’échange automatique de données fiscales, l’Association suisse des banquiers et The Boston Consulting Group révèlent que de fort belles perspectives de croissance s’offrent aux banques suisses, comme à leurs concurrentes de Jersey, des îles Vierges britanniques ou de Singapour.

En 2013, la Suisse, première place pour la gestion de fortune transfrontalière (c’est-à-dire l’argent des sociétés et des particuliers placé dans un pays étranger), se reposait sur 1 750 milliards d’euros. Soit le double de ses concurrents, les Caraïbes et Panama (890 milliards) et les îles Anglo-Normandes et Dublin (870 milliards). En 2013, le classement ne sera pas modifié : 1er la Confédération (2 000 milliards d’euros), 2e les Caraïbes (1 160 milliards), 3e les îles Anglo-Normandes (1 080 milliards).

Croissance de 11 % à Hong Kong

Bref, tout va très bien, Madame la Marquise, si l’on en croit les conclusions d’un rapport d’une quarantaine de pages intitulé « Contribuer activement à la mutation. Perspectives d’avenir pour la place bancaire suisse« . Seul bémol, la Suisse n’enregistrera qu’une croissance annuelle de 3 %, contre 11 % à Hong Kong et 10 % à Singapour.

On peut lire notamment qu’historiquement solide, le Private Banking génère près de 50 % des revenus des banques en Suisse et reste de loin le principal pilier du secteur bancaire ; la Suisse, quant à elle, demeure le premier centre mondial pour les transactions offshore. L’Association suisse des banquiers (ASB) et The Boston Consulting Group (BCG) voient « un renforcement du Private Banking » pour la période allant de 2013 à 2018.

L’échange automatique d’informations sur une base réciproque

Comment expliquer que la place financière helvétique va continuer à se renforcer, alors qu’elle devrait perdre son principal atout, le secret bancaire ? Didier Burkhalter, le président de la Confédération, reçu jeudi par François Hollande à l’Élysée, s’est félicité des progrès enregistrés entre Berne et Paris dans le dossier fiscal. Il a même évoqué « l’échange automatique d’informations sur une base réciproque« .

Faut-il en conclure que les Français ne viendront plus à Genève pour soustraire leurs économies au fisc tricolore ? D’autant que les banquiers helvétiques n’ont pas la réputation d’offrir de meilleurs rendements que leurs homologues français. La plupart du temps, l’argent n’est rémunéré qu’à 0,5 ou 0,6 %.

C’est le départ des « petits » clients

En fait, les places offshore se débarrassent des « petits » clients qui ne rapportent pas beaucoup d’argent et créent des soucis, à l’image de Jérôme Cahuzac. Le rapport de l’Association suisse des banquiers souligne d’ailleurs que « la pression politique exercée par l’Europe et les États-Unis […] a en effet suscité l’inquiétude des clients. Les opérations avec les clients affluents, c’est-à-dire ceux détenant un patrimoine inférieur à 1 million de francs suisses [environ 830 000 euros], ont été les plus touchées. » Pour ce segment, « l’offre de prestations à partir de la Suisse perd le plus de son attrait en termes relatifs ».

Dissimuler ses avoirs derrière des sociétés-écrans, des fondations et des trusts réclame des investissements importants. Il faut notamment rémunérer des avocats et des administrateurs prête-noms. Seules les personnes possédant plusieurs dizaines de millions d’euros continueront à fréquenter les places bancaires suisses.

Source : Le Point

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