Guide de l’expatriation en Suisse : Création d’entreprise et entrepreneuriat

La Suisse possède de nombreux atouts méconnus qui en font un terroir fertile pour les entrepreneurs, qu’ils soient débutants ou confirmés.

Commençons par l’environnement juridique et fiscal, particulièrement attractif. La forme de société anonyme (SA) offre une responsabilité limitée aux apports tout en permettant de créer différentes catégories d’actions avec droits différenciés. Très flexible pour structurer son capital ! Coté impôts, le système dual demeure très compétitif : jusqu’à 8,5% pour l’impôt fédéral direct, auquel s’additionnent les impôts cantonaux sur le bénéfice et le capital. Certains cantons comme Nidwald ou Zoug appliquent même des taux inférieurs à 12% !

Banques en Suisse

Mais les véritables pépites de l’écosystème helvète résident dans ses fameux incubateurs dédiés aux nouvelles technologies. On peut citer le Technopark de Zurich, spécialisé en medtech, fintech et robotique. Ou encore le Swiss Innovation Park situé à proximité de l’EPFL, qui accueille de nombreuses startups dans les cleantechs et les sciences de la vie. Ces structures proposent un accompagnement sur-mesure : espaces de coworking, coaching personnalisé avec des mentors expérimentés, mise en relation avec des business angels. De quoi transformer des idées prometteuses en futurs leaders mondiaux !

Soulignons également la qualité des infrastructures et de la main d’œuvre. Grâce à des investissements massifs dans la R&D, les universités et hautes écoles helvétiques délivrent chaque année des milliers d’ingénieurs et scientifiques hautement qualifiés. Autant de talents disponibles pour les entrepreneurs en phase de scale-up. Et pour faciliter le recrutement international, le permis C permet de faire venir plus aisément des profils pointus étrangers lorsque le besoin s’en fait sentir.

Au final, rares sont les régions au monde qui réunissent une fiscalité aussi avantageuse avec un tel vivier de compétences et un réseau d’incubateurs de classe mondiale dédié aux nouvelles technologies.

Où s’implanter ?

Une fois convaincu par le potentiel helvète, se pose la question du choix du canton pour implanter ses activités. Sur ce point, quelques éléments méritent d’être soulignés.

Tout d’abord, Genève, Vaud et Zurich concentrent la majorité des incubateurs les plus réputés du pays. Ils bénéficient de la proximité de grands centres de recherche académiques comme l’EPFL et l’EPFZ, véritables pépinières d’innovations de rupture.

De plus, l’arc lémanique et le triangle d’or Zurich-Bâle-Berne offrent des bassins de main d’œuvre parmi les plus qualifiés d’Europe. En concentrant financiers, ingénieurs, designers et spécialistes du numérique, ces régions stimulent la fertilisation croisée d’idées.

Pour autant, d’autres cantons comme Bâle-Ville, Schaffhouse ou le Tessin misent de plus en plus sur les jeunes pousses pour diversifier leur économie. Ils distribuent des aides à l’innovation ou proposent des zones franches pour attirer les entrepreneurs.

Une fois localisé, il convient de choisir précisément la forme juridique adaptée : SA classique, SA simplifiée, SARL, succursale, etc. Les guichets uniques cantonaux se tiennent à disposition pour orienter les créateurs dans leurs démarches administratives. Ils clarifient aussi les aides publiques disponibles.

Financement

Une fois l’entreprise lancée, l’entrepreneur doit composer avec le défi du financement, essentiel aux phases d’amorçage et d’expansion. Sur ce plan, l’écosystème suisse est bien rôdé.

On trouve en effet de nombreux business angels, ces investisseurs privés qui injectent leurs fonds propres dans des startups innovantes. Certains sont regroupés au sein de réseaux comme Go Beyond Investing à Zürich ou Lakestar à Genève. Ils peuvent investir de 25’000 à 5 millions de CHF selon les besoins.

SuisseS’y ajoutent des dizaines de fonds de capital-risque qui prennent des participations minoritaires dans des PME technologiques. Parmi les plus actifs, on peut citer Redalpine basé à Zürich (800 millions de CHF sous gestion), BioMed Partners à Bâle (500 millions CHF) ou encore VI Partners installé à Pfäffikon (1 milliard EUR).

Cerise sur le gâteau, la Bourse suisse offre aux scale-up les plus matures la possibilité d’entrer en cotation. Même si les exigences comptables et de transparence augmentent, cette IPO permet de lever rapidement des dizaines de millions de francs pour accélérer son développement. Des sociétés comme Doodle, Abionic ou Kooaba ont franchi le pas avec succès ces dernières années.

On le voit, les financements ne manquent donc pas pour concrétiser ses ambitions. Reste aux entrepreneurs talentueux de convaincre investisseurs et actionnaires du sérieux de leur projet pour décrocher les soutiens tant convoités !

Aides publiques

Au-delà des financements privés, les pouvoirs publics helvétiques mettent également la main à la poche pour stimuler l’innovation. La Confédération et les cantons distribuent en effet de nombreuses subventions ou prêts avantageux aux startups technologiques.

On peut notamment mentionner les Chèques d’Innovation fournis par l’agence fédérale Innosuisse (lien externe en français : Innosuisse). Ces coups de pouce non remboursables, dotés de 5’000 à 150’000 CHF, servent à financer des études de faisabilité sur une technologie prometteuse.

Les sociétés qui souhaitent concrétiser ces concepts innovants sont ensuite éligibles pour un PME Innovation, soit un prêt sans intérêt de 100’000 à 1 million CHF. De quoi financer le développement de prototypes ou même la mise sur le marché du produit.

En parallèle, de nombreux cantons octroient leurs propres subsides, généralement sous la forme de garanties bancaires sur des prêts. On peut citer Genève, qui finance jusqu’à 40% d’un crédit d’investissement de 350’000 CHF maximum dans le cadre de son régime Scale-up. Ou encore le canton de Vaud via Innovaud, qui soutient les projets collaboratifs de R&D entre startups et universités.

Entre bourses fédérales et programmes cantonaux incitatifs, nul doute que les entrepreneurs innovants trouvent de solides appuis financiers publics pour décoller en Suisse. La preuve s’il en fallait encore que ce pays place l’innovation au sommet de ses priorités !

Accompagnement des entrepreneurs étrangers

SuisseLes entrepreneurs étrangers qui souhaitent s’implanter en Suisse bénéficient également de dispositifs dédiés pour faciliter leurs démarches.

Tout d’abord, Switzerland Global Enterprise propose un service de conseil personnalisé aux sociétés externes désireuses d’exporter ou de s’implanter sur le marché helvétique. Des spécialistes évaluent le projet, identifient les meilleures localisations en Suisse et orientent sur les aides disponibles.

De son côté, l’organisation Startups.ch fournit guides pratiques et check-lists pour créer son entreprise étape par étape. Elle met l’accent sur les spécificités à connaître pour les fondateurs venus de l’étranger : formalités migratoires, assurance-maladie, déclaration fiscale, etc.

Soulignons également le rôle des cantons, qui rivalisent d’efforts pour attirer les entreprises internationales sur leur territoire. Ils proposent ainsi des services de coaching ou de mise en relation avec des partenaires locaux. Certains comme Bâle-Ville ou Genève ont même des « packs installation » comprenant bureaux temporaires et accompagnement dédié pour les 6 premiers mois.

Enfin, des associations comme Venturelab organisent des bootcamps intensifs de quelques semaines pour finaliser son business plan et préparer ses levées de fonds. De quoi peaufiner son projet dans un cadre stimulant !

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