Lorsqu’une entreprise a besoin de financer ses projets de développement, elle a plusieurs options à sa disposition, telles que les crédits bancaires, le crédit-bail, le crowdfunding, les obligations, etc. Toutefois, il faut bien comprendre les avantages et inconvénients de chaque forme de financement avant de prendre une décision. En outre, il est essentiel de savoir comment maximiser les avantages fiscaux liés aux crédits pour les entreprises.
Pour donner une idée de l’importance de cette question, il convient de rappeler que, selon une étude de la Banque de France, le montant total des crédits aux entreprises s’élevait à 920 milliards d’euros en 2020. En outre, selon une enquête menée par Bpifrance, 46% des PME et ETI déclarent avoir recours à l’emprunt bancaire pour financer leur croissance. Ces chiffres soulignent l’importance du choix du bon crédit pour les entreprises, ainsi que la nécessité de maximiser les avantages fiscaux potentiels pour optimiser leur rentabilité.
Dans les chapitres suivants, nous allons examiner en détail les différentes formes de crédits pour les entreprises, ainsi que les avantages fiscaux possibles, afin d’aider les chefs d’entreprise à faire un choix éclairé pour leur financement.
Sommaire
Les différents types de crédits pour les entreprises
Les entreprises peuvent recourir à plusieurs types de crédits pour financer leurs projets. Voici une liste des principales formes de crédits disponibles :
Les prêts bancaires classiques
Il s’agit de la forme la plus courante de financement des entreprises. Les prêts bancaires permettent aux entreprises de disposer rapidement de liquidités pour financer des investissements ou des projets de croissance. En France, en 2020, les crédits bancaires aux entreprises ont atteint 973 milliards d’euros, selon la Banque de France.
Le crédit-bail
Cette forme de financement consiste à louer un bien (par exemple un véhicule ou des équipements de production) à une entreprise, qui en devient locataire pendant une durée déterminée. À la fin du contrat, l’entreprise peut racheter le bien ou le restituer. Le crédit-bail est particulièrement adapté aux investissements lourds.
Le crédit inter-entreprises
Ce type de financement permet à une entreprise de prêter de l’argent à une autre entreprise, moyennant une rémunération. Cette pratique est de plus en plus courante entre les entreprises qui ont des liens commerciaux étroits. Le crédit inter-entreprises fonctionne de la même manière que les autres types de crédits. L’entreprise prêteuse accorde un montant d’argent à l’entreprise emprunteuse, avec un taux d’intérêt et des modalités de remboursement convenues à l’avance
Le crowdfunding
Cette forme de financement participatif permet à une entreprise de collecter des fonds auprès d’un grand nombre de particuliers ou d’investisseurs institutionnels. Le crowdfunding peut être une alternative intéressante pour les entreprises qui ont du mal à obtenir un crédit bancaire.
Les obligations
Permettent à une entreprise d’émettre des titres de créances, qui sont ensuite vendus à des investisseurs. Les obligations peuvent être une alternative intéressante aux prêts bancaires pour les entreprises qui ont une solvabilité élevée.
Les aides publiques
BPI France est un exemple d’aide publique destinée aux entreprises. Il s’agit d’une banque publique qui a pour mission de financer les entreprises françaises. BPI France propose différents types de crédits, tels que le prêt innovation, le prêt croissance, etc.
Les avantages fiscaux liés aux crédits pour les entreprises
Les crédits pour les entreprises peuvent offrir plusieurs avantages fiscaux, tels que la déduction des intérêts d’emprunts, la réduction d’impôt pour investissement, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et le crédit d’impôt recherche (CIR). Nous allons détailler chacun de ces avantages.
Déduction des intérêts d’emprunts
Les intérêts payés sur un emprunt professionnel peuvent être déduits du résultat imposable de l’entreprise. Cela permet de réduire le montant de l’impôt sur les sociétés à payer. Toutefois, la déduction est limitée à un taux de 25% pour les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 250 millions d’euros.
Par exemple, si une entreprise a contracté un prêt professionnel de 100 000 euros à un taux d’intérêt de 3%, elle pourra déduire 3 000 euros de son résultat imposable. Si l’entreprise a un taux d’imposition sur les sociétés de 30%, elle économisera 900 euros d’impôt.
Réduction d’impôt pour investissement
Les entreprises qui investissent dans des équipements éligibles peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur les sociétés. Cette réduction est égale à un pourcentage du montant investi. Le taux de la réduction varie selon les équipements et les conditions d’investissement. Par exemple, pour un investissement dans une machine-outil neuve, le taux de la réduction est de 40% dans la limite de 10 000 euros.
Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE)
Le CICE est un crédit d’impôt destiné à soutenir les entreprises dans leurs efforts de compétitivité. Il est calculé sur la base de la masse salariale de l’entreprise. Le taux du crédit d’impôt est de 6% pour les rémunérations versées en 2019. Il est plafonné à 2,5 fois le SMIC annuel par salarié.
Par exemple, si une entreprise a une masse salariale de 1 million d’euros en 2019, elle pourra bénéficier d’un crédit d’impôt de 60 000 euros (soit 6% de la masse salariale).
Crédit d’impôt recherche (CIR)
Le CIR est un crédit d’impôt destiné à soutenir les dépenses de recherche et développement des entreprises. Le taux du crédit d’impôt varie selon le montant des dépenses de recherche et selon le statut de l’entreprise.
Par exemple, pour les PME, le taux du crédit d’impôt est de 40% pour les dépenses de recherche inférieures à 100 millions d’euros, et de 30% au-delà de ce seuil.
En conclusion, les avantages fiscaux liés aux crédits pour les entreprises peuvent être significatifs. Les entreprises doivent toutefois bien comprendre les conditions pour bénéficier de ces avantages et les appliquer correctement. Il est recommandé de demander conseil à un expert-comptable pour optimiser ces avantages fiscaux.
En outre, les entreprises peuvent également bénéficier d’autres aides publiques telles que celles offertes par BPI France, le principal organisme public de financement des entreprises en France. BPI France propose différentes formes d’aides et de financements, notamment des prêts, des garanties, des subventions, des investissements en capital-risque, etc. Pour y accéder, les entreprises doivent présenter un projet solide et viable qui s’inscrit dans les objectifs de développement économique de la France.
Le site du Service-public.fr pour le CIR : https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F23533
Comment choisir le crédit le plus adapté à sa situation ?
Le choix du crédit pour une entreprise est une décision importante qui peut avoir des répercussions à long terme sur ses finances. Pour choisir le crédit le plus adapté à sa situation, il est important d’analyser ses besoins de financement, d’évaluer sa capacité de remboursement, de comparer les offres des différents établissements financiers et de demander conseil à un expert-comptable ou un conseiller en financement.
Évaluer ses besoins de financement
Avant de contracter un crédit, il est important d’évaluer ses besoins de financement. Il est donc recommandé de réaliser un plan de financement prévisionnel pour évaluer le montant du crédit dont l’entreprise a besoin. Ce plan doit prendre en compte les dépenses courantes de l’entreprise, ainsi que les dépenses liées à un projet spécifique (achat d’un équipement, réalisation de travaux, etc.).
Exemple : Une entreprise souhaite acheter une machine-outil d’une valeur de 50 000 euros pour développer son activité. Elle évalue ses dépenses courantes à 30 000 euros pour l’année en cours. Le montant du crédit dont elle a besoin est donc de 80 000 euros.
Analyser sa capacité de remboursement
Une fois que les besoins de financement ont été évalués, il est important d’analyser la capacité de remboursement de l’entreprise. Cette analyse doit prendre en compte les charges fixes (salaires, loyers, charges sociales, etc.), les charges variables (matières premières, frais de transport, etc.) et les éventuels revenus complémentaires (subventions, aides publiques, etc.). Le résultat de cette analyse permet de déterminer le montant maximal des échéances que l’entreprise peut supporter.
Exemple : L’entreprise de l’exemple précédent réalise un chiffre d’affaires annuel de 500 000 euros et dégage un résultat net de 50 000 euros. Elle estime que les échéances de crédit ne doivent pas dépasser 15% de son résultat net, soit 7 500 euros par an. Avec un taux d’intérêt de 3%, le montant maximal de crédit qu’elle peut obtenir est de 250 000 euros.
Comparer les offres des différents établissements financiers
Une fois que les besoins de financement et la capacité de remboursement ont été évalués, il est temps de comparer les offres des différents établissements financiers. Les comparateurs en ligne peuvent être utiles pour avoir une première idée des taux et des conditions proposés. Il est cependant recommandé de prendre le temps de se renseigner auprès de plusieurs établissements, car les conditions peuvent varier d’un établissement à l’autre.
Exemple : L’entreprise de l’exemple précédent compare les offres de trois établissements financiers. Elle obtient les résultats suivants :
- Établissement A : crédit de 250 000 euros sur 5 ans à un taux d’intérêt de 3,5% et des frais de dossier de 1 000 euros
- Établissement B : crédit de 200 000 euros sur 4 ans à un taux d’intérêt de 3,2%
- Établissement C : crédit de 300 000 euros sur 7 ans à un taux d’intérêt de 3,8% et des frais de dossier de 1 500 euros
Demander conseil à un expert-comptable ou un conseiller en financement
Enfin, pour choisir le crédit le plus adapté à sa situation, il est recommandé de demander conseil à un expert-comptable ou un conseiller en financement. Ces professionnels peuvent aider à analyser les besoins de financement, évaluer la capacité de remboursement et conseiller sur les différentes offres de crédits. Ils peuvent également aider à négocier les conditions de crédit avec les établissements financiers.
Exemple : L’entreprise de l’exemple précédent consulte son expert-comptable qui lui conseille de choisir l’offre de l’établissement B, car elle est la plus adaptée à sa situation. L’expert-comptable l’aide également à négocier les frais de dossier qui sont ramenés à 500 euros.
En suivant ces étapes, les entreprises peuvent choisir le crédit le plus adapté à leur situation. Il est important de prendre le temps de bien analyser ses besoins de financement et sa capacité de remboursement, de comparer les offres des différents établissements financiers et de demander conseil à un expert-comptable ou un conseiller en financement.
Synthèse et références
Les prêts bancaires classiques sont la forme de crédit la plus répandue pour les entreprises. Cependant, les autres formes de financement, telles que le crowdfunding, le crédit-bail ou les obligations, peuvent également être intéressantes selon la situation de l’entreprise. Il est donc judicieux de se renseigner sur toutes les possibilités avant de prendre une décision.
Les avantages fiscaux liés aux crédits pour les entreprises peuvent être significatifs. La déduction des intérêts d’emprunts permet de réduire l’impôt sur les sociétés, tandis que les crédits d’impôts pour l’investissement, la compétitivité et l’emploi, ainsi que le crédit d’impôt recherche peuvent avoir un impact significatif sur la trésorerie de l’entreprise.
Enfin, il est essentiel de noter que les aides publiques telles que celles proposées par BPI France peuvent être très utiles pour les entreprises. Les prêts sans garantie, les avances remboursables, les garanties d’emprunts ou encore les aides à l’exportation peuvent constituer une véritable bouffée d’oxygène pour les sociétés en difficulté ou en phase de développement.
Glossaire des termes financiers
Liste des principales aides publiques pour les entreprises
- BPI France : banque publique d’investissement proposant des prêts à taux avantageux et des garanties pour les entreprises.
https://www.bpifrance.fr/ - Aides régionales : subventions, prêts à taux zéro, exonérations fiscales proposées par les régions aux entreprises locales.
https://www.economie.gouv.fr/cedef/aides-publiques-entreprises - CIR (Crédit d’Impôt Recherche) : crédit d’impôt destiné à soutenir la recherche et développement.
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/credit-impot-recherche - CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) : crédit d’impôt destiné à encourager l’investissement et l’emploi.
https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F31326 - Subventions européennes : financements proposés par l’Union Européenne pour soutenir les projets d’innovation des entreprises.
https://european-union.europa.eu/live-work-study/funding-grants-subsidies_fr