Frugalisme et liberté financière, la nouvelle mode de vie financière

Dans le paysage financier actuel, une nouvelle tendance émerge : le frugalisme. Loin des schémas traditionnels de consommation, ce mouvement prône une vie plus économe avec pour objectif ultime d’atteindre l’indépendance financière. Analyse de ce phénomène et de son impact sur notre rapport à l’argent.

Le frugalisme s’inscrit en réaction à la formule classique du « métro-boulot-dodo ». Il propose une alternative plus libérée des contraintes financières, en privilégiant une vie plus simple et moins dépendante de la consommation. Originaire des États-Unis, ce mouvement a fait des émules en Europe, notamment en France et en Allemagne.

Bien que les statistiques soient encore peu nombreuses, le frugalisme semble particulièrement plébiscité par la génération Y (nés entre 1980 et 2000) et est majoritairement représenté au sein de la classe moyenne et moyenne supérieure. Mais au-delà d’un simple modèle de vie financière, le frugalisme aspire à une véritable transformation de notre rapport à l’argent et au temps.

Frugalisme
Un moyen de vie, pas un objectif

Il serait réducteur de considérer le frugalisme comme une simple finalité. En effet, pour ses adeptes, souvent appelés « FIRE » (pour Financial Independence, Retire Early), il est avant tout une méthode pour organiser leur vie financière afin d’accéder à la liberté financière le plus rapidement possible.

Dans ce contexte, la liberté financière est définie comme la capacité d’un individu à générer des revenus passifs supérieurs à ses dépenses courantes. L’objectif est donc de dépenser moins pour profiter davantage de la vie. Il n’est pas rare que les frugalistes aspirent à prendre leur retraite vers 40/45 ans, soit bien avant l’âge légal de la retraite.

Un choix de vie dès l’entrée dans la vie active

Dès leur entrée dans la vie active, les frugalistes font le choix de vivre en dessous de leurs moyens. Pour y parvenir, ils adoptent un mode de vie simple, voire ascétique, épargnent massivement et investissent judicieusement leurs économies. L’épargne dégagée est prioritairement investie dans l’immobilier (investissement locatif), la bourse, et l’entrepreneuriat en ligne plus ou moins rémunéré, ce que les théoriciens du mouvement nomment les « revenus passifs ».

La liberté financière : un idéal à portée de main ?

Si ce mode de vie peut sembler attirant, il convient de rappeler qu’il nécessite de pouvoir épargner. Dans un contexte où de nombreuses personnes peinent déjà à joindre les deux bouts, cette condition peut constituer un frein à l’adoption du frugalisme. Néanmoins, certains parviennent à s’y préparer très tôt en optant pour des études et des métiers favorables à ce mode de vie.

La liberté financière est atteinte lorsque, après une période d’épargne et d’investissement (généralement de 15 à 20ans), le frugaliste peut vivre uniquement sur les intérêts générés par ses placements. La règle d’or du mouvement est la « règle des 4 %« . Selon cette dernière, le capital nécessaire pour prendre sa retraite anticipée correspondrait à 25 fois le montant de ses dépenses annuelles. Par exemple, si ces dépenses s’élèvent à 30 000 euros, il faudrait se constituer un patrimoine de 750 000 euros.

Espérer un rendement annuel moyen de 4 % nécessite de diversifier ses placements et d’accepter un risque en capital. Cependant, atteindre cette « liberté financière » ne signifie pas nécessairement un changement radical des comportements financiers. En effet, même après leur « retraite », les frugalistes continuent de mener une vie sobre.

Le frugalisme : un mouvement en phase avec son temps ?

Le frugalisme répond à une certaine aspiration à la simplicité et à l’autonomie. Il questionne notre rapport à la consommation et à la notion de travail. Néanmoins, il convient de rappeler que ce mode de vie n’est pas accessible à tous. Il nécessite une capacité d’épargne conséquente et une tolérance au risque pour générer les rendements nécessaires.

Néanmoins, ce mouvement pose un regard neuf sur notre rapport à l’argent et à notre temps. Il nous invite à repenser notre mode de vie et notre rapport à la consommation. À l’heure où les questions d’écologie et de durabilité sont au cœur des débats, le frugalisme offre une perspective intéressante sur la façon dont nous pourrions réorganiser notre vie financière et notre rapport à l’argent

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